3 mai 2004– Les enfants qui accusent un surpoids ou qui sont obèses sont davantage exposés aux comportements d’intimidation – en tant que victimes ou auteurs – que ceux au poids-santé, selon une nouvelle étude financée par l’Initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC) et menée par les chercheurs Ian Janssen, Wendy Craig, William Boyce et William Pickett de l’Université Queen’s. Les résultats ont été publiés aujourd’hui dans la revue américaine Pediatrics.
L’étude permet de mieux comprendre le lien entre l’obésité infantile et les problèmes de relations et d’interactions sociales. Les chercheurs ont examiné différentes formes d’intimidation et de victimisation chez les garçons et les filles de 11 à 16 ans au moyen des données sur le Canada provenant de l’étude de l’Organisation mondiale de la Santé menée en 2002 et intitulée « Comportements de santé des jeunes d’âge scolaire ». Voici les principales conclusions :
Selon l’échantillon de cette étude, environ un pré-adolescent ou adolescent sur sept (de 11 à 16 ans) est victime d’intimidation;
Les pré-adolescents et adolescents (garçons et filles) qui accusent un surpoids ou qui sont obèses sont plus susceptibles d’être maltraités par leurs pairs que les jeunes filles au poids-santé. À titre d’exemple, 90 % des filles obèses risquent davantage d’être victimes d’intimidation que celles au poids-santé;
La relation entre l’indice de masse corporelle (IMC) – mesure du poids par rapport à la taille utilisée pour classer l’adiposité – et les formes physiques d’intimidation est notable chez les filles, mais pas chez les garçons. Les filles qui ont un surplus de poids risquent davantage d’être victimes de violence physique;
Les pré-adolescents et adolescents qui accusent un surpoids ou qui sont obèses sont plus susceptibles d’être victimes de violence verbale et relationnelle (c.-à-d. d’être intentionnellement exclus) comparativement aux garçons au poids-santé;
Chez les garçons et les filles de 15 et 16 ans, il existe un lien entre l’IMC et la perpétration d’intimidation. Les adolescents qui accusent un surpoids ou qui sont obèses qui figurent dans cette catégorie sont plus susceptibles d’adopter un comportement d’intimidation;
Les garçons de 15 et 16 ans qui accusent un surpoids ou qui sont obèses risquent davantage d’être victimes d’intimidation (c.-à-d. victimes ou auteurs d’intimidation) que les garçons au poids-santé du même âge.
« Étant donné l’importance que les adolescents accordent à être acceptés par leurs pairs, il n’est pas difficile d’imaginer comment le fait d’intimider autrui ou d’être victime d’intimidation pourrait entraîner la solitude, la dépression, le rendement scolaire médiocre et même un mauvais état de santé à l’âge adulte », affirme Ian Janssen, un chercheur pour le département de santé communautaire et d’épidémiologie de l’Université Queen’s et un des auteurs de cette étude. « L’obésité est manifestement liée aux comportements aliénants chez les jeunes à une étape critique dans leur développement social et affectif. »
L’étude a examiné les relations entre les comportements d’intimidation (violence physique, verbale, relationnelle et sexuelle) et le surpoids ainsi que l’obésité auprès d’un échantillon représentatif composé de 5 749 garçons et filles (de 11 à 16 ans) de partout au Canada.
« Les recherches telles que celle-ci nous aident à comprendre toutes les répercussions de l’obésité chez les enfants canadiens », dit Jennifer Zelmer, vice-présidente, Recherche et Analyse à l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS). « De tels renseignements peuvent servir de fondement à la création de politiques pertinentes permettant de remédier au problème d’intimidation dans les écoles et la collectivité. »
source :http://secure.cihi.ca/cihiweb/dispPage.jsp?cw_page=media_03may2004_f