Outre la boulimie et l'anorexie, il existe différentes formes de troubles alimentaires. Plus mineures que la boulimie et l'anorexie, il n'en demeure pas moins qu'elles consistent en habitudes souvent ancrées et difficiles à modifier.
Le grignotage ou chaos alimentaire
Le grignotage est un comportement alimentaire anarchique constitué de prises alimentaires par petites quantités et à intervalles réguliers. Il se produit en dehors des repas et peut s'étendre sur toute la journée. La sensation de faim n'est généralement pas présente. Un aliment spécifique peut être recherché, le plus souvent un produit consommable sans préparation : biscuits, chips, petits snacks, sucreries... La personne consomme ces aliments sans utiliser de couverts mais directement avec les doigts, sur place, durant certaines de ses activités (le plus souvent non physiques) telles que lecture, activités scolaires, télévision... Le grignotage s'effectue bien souvent lorsque la personne se retrouve seule.
La fringale
La fringale est la réponse comportementale à une sensation impérieuse de faim; les individus consomment des aliments qu'ils aiment, le plus souvent sucrés et riches en graisse. Elle s'observerait plutôt chez l'adolescente ou la femme adulte, un peu avant ses règles. Notons toutefois que le comportement alimentaire général reste adapté.
On peut différencier deux types de fringales:
La fringale boulimique s'apparente à la crise de boulimie mais ne survient que sporadiquement (moins de deux fois par semaine) et présente une intensité réduite.
La fringale de sucres (carbohydrate craving) concerne certains individus fébriles et anxieux qui ressentent le besoin impérieux d'avaler des aliments sucrés. La fringale de sucre relèverait d'un mécanisme chimique: le saccharose ingéré provoquerait une augmentation d'un neuromédiateur du cerveau : la sérotonine. Cette fringale peut être rapprochée de la toxicomanie.
Le syndrome d'alimentation nocturne ou night eating syndrome
Le sujet se réveille périodiquement au cours de la nuit et ne peut se rendormir qu'après avoir avalé une copieuse collation. Cette prise alimentaire s'effectue dans un demi-sommeil et ne lui laisse que de vagues souvenirs le lendemain.
Les comportements alimentaires qualitativement perturbés
Les sujets bannissent certains aliments non pas dans le but de réduire l'apport calorique mais à cause de la signification symbolique que revêt l'aliment, sa valorisation familiale ou individuelle. Ce dégoût électif peut correspondre à un symptôme hystérique ou résulter d'idées sous-jacentes quasi délirantes. C'est ainsi que certains adolescents deviennent brusquement végétariens ou même végétaliens, se privent d'un aliment qu'ils aiment particulièrement ou d'un plat familial électif.