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 ALIMENTATION & CANCER

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MessageSujet: ALIMENTATION & CANCER   ALIMENTATION & CANCER I_icon_minitimeDim 13 Mai - 15:07

POINTS à COMPRENDRE
Le poids des cancers de par le monde, tant du point de
vue de la souffrance humaine que du point de vue de
l’économie de la santé, est énorme.
En France, il est lapremière cause de mortalité pour les femmes avant 65 ans, ainsi que la deuxième cause pour les hommes
(tous âges) et pour les femmes de plus de 65 ans.
La part de l’hérédité des gènes de cancer est faible dans
la cancérogénèse humaine, c’est dire l’importance des
facteurs environnementaux, c’est dire aussi que les
cancers peuvent être prévenus. Parmi les facteurs environnementaux, l’alimentation joue un rôle majeur, même
si ce rôle n’est pas aussi facile à mettre en évidence que
celui d’autres carcinogènes environnementaux comme le
tabac ou les radiations ionisantes. On a estimé à 30 % la
part de l’alimentation dans la genèse des cancers, mais
avec une large marge d’incertitude (10 à 60 %).
En effet,
l’alimentation apporte à l’organisme une multitude de
nutriments et autres micro-constituants qui auront des
effets divers, certains un effet inducteur et/ou promoteur
de cancérogenèse, d’autres un effet protecteur.
Enfin, le rôle de l’alimentation ne peut se comprendre
sans connaître l’histoire naturelle du cancer, son processus
multi-étapes : initiation, promotion, progression et
métastases.

Le contenu de ce chapitre est basé sur des données épidémiologiques humaines, ce qui nous a paru le plus pertinent
en relation avec son intitulé, et n’a pas pris en
compte la multitude d’expérimentations animales ou in
vitro, conduites le plus souvent en dehors des conditions
de la physio-pathologie humaine.

A SAVOIR ABSOLUMENT
Genèse de la relation
alimentation/cancer
L’histoire de la relation alimentation et cancer remonte
dans le temps jusqu’à la dynastie Song en Chine (960-
1279 après J.-C.), où le constat de la relation causale entre
nutrition déficiente et cancer de l’oesophage était déjà
avancé. Plus proche de nous, les études épidémiologiques
décrivant d’une part les incidences des cancers,
d’autre part la consommation de divers aliments, ont suggéré
que dans certains pays (par exemple, les pays méditerranéens)
consommant plus de certains aliments (par
exemple, légumes ou céréales) et moins d’autres (par
exemple, les produits laitiers) montraient des incidences
de cancers plus faibles.
D’autres études, dites
écologiques, qui comparent la consommation alimentaire
et la mortalité par cancers de différentes régions ou pays,
ou prenant en compte l’effet des migrations, ont renforcé
l’hypothèse de la relation alimentation/cancer. Pourtant, il
faudra d’autres études épidémiologiques, dites analytiques
(car elles apportent des éléments permettant
d’établir une relation de cause à effet entre aliments et
risque de cancers), études cas-témoins ou mieux prospectives,
pour pouvoir préciser l’effet de certains aliments
sur le risque de certains cancers.

Histoire naturelle du cancer
Pour comprendre les résultats de l’épidémiologie analytique,
il faut comprendre comment les facteurs alimentaires
peuvent jouer un rôle dans la cancérogenèse, et
pour cela la connaissance du processus multiétapes du
cancer est nécessaire.

1) L’initiation de la cancérogenèse correspond à une mutation
d’un gène cellulaire induite par un carcinogène environnemental,
ou endogène comme le stress oxydatif d’origine
inflammatoire. Il est fréquent que le carcinogène
chimique soit un procarcinogène et nécessite l’activation
des enzymes de phase I pour devenir un carcinogène à
part entière. L’ADN muté peut s’évader du processus
cancérigène grâce aux enzymes de réparation de l’ADN,
aux défenses antioxydantes, quand le stress oxydatif est
impliqué, aux enzymes de phase II capables de détoxifier
les carcinogènes.
L’alimentation peut jouer un rôle à différents niveaux de
cette première phase : elle peut être un facteur protecteur,
elle peut interagir avec les enzymes de phase I et II
en les inhibant (enzymes de phase I) ou en les stimulant
(enzymes de phase II). Plus rarement, semble-t-il dans
l’état actuel des connaissances, elle peut être cancérigène,
soit par transformation de certains de ses constituants
en produits mutagènes, soit par contamination
avec un xénobiotique.

2) L’étape suivante est la promotion, c’est-à-dire la dérégulation
de gènes cellulaires favorisant la prolifération.
Cette étape comporte la mise en place de la signalisation
cellulaire pour la synthèse des facteurs de croissance,
l’utilisation d’hormones se comportant comme
des facteurs de croissance au travers de récepteurs
spécifiques. Un événement génétique ou épigénétique
sera nécessaire pour que cette prolifération, qui peut
être contenue (tumeur bénigne, dysplasie), devienne
incontrôlée et passe au stade de néoplasie. L’alimentation
peut éventuellement jouer un rôle protecteur
en inhibant la signalisation intra-cellulaire par les
antioxydants, mais elle peut aussi favoriser la synthèse
des facteurs de croissance ; elle aura alors un rôle défavorable.

3) Au stade de néoplasie, la croissance tumorale sera encore favorisée
par les facteurs de croissance ; cette croissance peut
être aussi négativement régulée par certains acides gras,
qui entraîne la mort cellulaire, très probablement par
apoptose. Mais de fortes doses d’antioxydants vont
s’opposer à cette mort programmée de cellules comportant
des aberrations génétiques.
Ainsi, l’alimentation peut avoir des rôles opposés suivant
les nutriments apportés et suivant l’étape considérée de
l’histoire naturelle du cancer.

Alimentation et initiation
des cancers

Appartiennent à ce paragraphe, les cancers pour lesquels
on peut suspecter en premier lieu un carcinogène
de l’environnement agissant directement sur l’épithélium
pour le transformer.

Cancers liés au tabac et à l’alcool
Il s’agit des cancers des voies aéro-digestives supérieures (oro-pharynx,
larynx, oesophage) et du cancer du poumon. Le tabac est la
cause majeure des deux premiers, éventuellement
aggravé par l’alcool. Il en est de même pour le cancer du
poumon. Au contraire, l’alcool est le premier facteur de
risque pour le cancer de l’oesophage, éventuellement
aggravé par le tabac, dans les pays occidentaux ; dans
certains pays en voie de développement, carence et malnutrition
sont également des facteurs de risque. Il est
admis que l’effet protecteur des fruits et légumes est
convaincant pour ces cancers, les livres de référence (voir
CNERNA, Alimentation et cancer) et les études récentes renforcent
cette conclusion .
Les facteurs de risque du cancer de la vessie sont en premier lieu,
tabagisme, mais aussi l’exposition professionnelle (amines
aromatiques et hydrocarbures polycycliques). Dans les
régions tropicales et subtropicales, la bilharziose est également
en cause. L’effet protecteur des fruits et légumes est
qualifié de probable dans les livres de référence et les études
récentes renforcent cette conclusion (tableau I).
L’alcool augmente le risque de cancers du foie (survenue du
cancer sur foie cirrhotique), mais d’autres facteurs de
risque sont à prendre en compte, tels les virus des hépatites
B et C et la contamination par l’aflatoxine, liée à l’alimentation
(contamination des arachides, notamment).
Etant donné son incidence relativement faible, peu
d’études ont été conduites qui suggèrent seulement
qu’une forte consommation de légumes peut diminuer le
risque de cancer du foie.

Cancer de l’estomac
C’est le deuxième cancer le plus fréquent dans le monde,
mais surtout dans les pays défavorisés, où l’infection par
Helicobacter pylori joue un rôle majeur à côté de l’utilisation
de saumure pour conserver les aliments. En Europe, son
incidence continue à décroître doucement. La principale
raison en est l’évolution des modes de conservation des
aliments où le réfrigérateur et le congélateur ont remplacé
fumages, salaisons et conserves. De nombreuses
études ont été entreprises et elles s’accordent sur la
réduction du risque de cancer de l’estomac par la
consommation de fruits et légumes, dont l’effet protecteur
est qualifié de convaincant.

Cancer du col utérin
C’est le deuxième cancer le plus commun de la femme, son
incidence diminue de par le monde, grâce au dépistage (les
formes prénéoplasiques de dysplasies et de cancer in situ
sont bien identifiées), à l’amélioration de l’hygiène et aux
modifications des pratiques sexuelles. En effet, le risque
majeur est la contamination sexuelle par le virus du papillome.
Le tabac serait également un facteur de risque. Un
nombre limité d’études montrent de façon convergente
une diminution du risque liée à la consommation de fruits
et légumes dont l’effet protecteur est qualifié de possible.
Mécanismes impliqués dans la protection
par les fruits et légumes
D’une part, le contenu des fruits et légumes, riches en
micro-constituants antioxydants, d’autre part, le mécanisme
de la cancérogenèse à l’oeuvre dans les cancers que
nous venons d’évoquer (carcinogène reconnu comme
agissant au début de l’histoire naturelle du cancer) suggèrent
fortement que l’effet des fruits et légumes porte
sur la réduction du stress oxydatif et, plus généralement,
sur la détoxification des carcinogènes xénobiotiques.
Les antioxydants de fruits et légumes ont donc fait les
premiers, l’objet de recherches intenses et parmi eux les
caroténoïdes et la vitamine C, puisque c’était essentiellement
les légumes et les fruits jaunes, rouges, oranges
(carottes et tomates, notamment) et les légumes verts qui
étaient le plus fréquemment retrouvés comme protecteurs
pour les cancers des VADS et du poumon, et plutôt
les légumes verts et jaunes, rouges, oranges consommés
crus, et les agrumes pour le cancer de l’estomac.
Cependant, les études d’intervention utilisant des suppléments
contenant ces antioxydants (β-carotène, vitamine
E) ont été décevants, puisqu’ils se sont montrés sans effet
protecteur ou même parfois ont eu un effet délétère (plus
forte incidence de cancer du poumon chez les sujets supplémentés
que chez les sujets recevant le placebo).
Ces résultats indiquent que la supplémentation par une
pilule contenant un nutriment ne peut remplacer un
apport d’aliments où différents nutriments et constituants
peuvent jouer un rôle éventuellement de façon
synergique. Ils montrent également que des doses très
supérieures aux doses nutritionnelles comportent des
risques d’aggravation du processus cancéreux.

Par ailleurs, ces antioxydants ne résument pas à eux seuls
les micro-constituants des fruits et légumes. Il faut y ajouter
en particulier les différents composés phénoliques,
(les flavonols des pommes et des oignons, les catechines
du raisin, les anthocyanes des fruits rouges, etc.) qui ont
des effets antioxydants, mais aussi interfèrent avec les
enzymes de phase I et II, et celles impliquées dans la prolifération
cellulaire.

Autres cancers
Pour les autres cancers, tels le cancer du sein, du pancréas
ou du côlon, le ou les facteurs responsables de l’initiation
sont moins clairement désignés et l’effet fruits/légumes
n’est pas retrouvé avec autant de régularité et de force.
On a cité l’effet mutagène de la consommation d’amines
hétérocycliques, donc lié à la consommation de viande,
comme facteur de risque des cancers du sein et du côlon.
La consommation importante de charcuterie et autres
fumaisons ou salaisons est également associée au risque
de cancer du côlon. De même, la formation de sels
biliaires secondaires dans la lumière colique serait un
risque pour le cancer du côlon ; dans ce dernier cas, le calcium
est présenté comme protecteur par la précipitation
des sels biliaires, mais un autre mécanisme est invoqué :
le calcium diminuerait la perméabilité aux carcinogènes.
En effet, plusieurs études d’intervention montrent que la
supplémentation en calcium diminue le risque de récidive
d’adénomes coliques, dont on sait qu’ils peuvent évoluer
vers le stade de tumeur maligne.


Dernière édition par le Dim 13 Mai - 15:11, édité 2 fois
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MessageSujet: suite....ALIMENTATION et CANCER   ALIMENTATION & CANCER I_icon_minitimeDim 13 Mai - 15:08

Alimentation et promotion
Dans ce paragraphe, nous allons considérer la relation
entre apports alimentaires et facteurs de croissance des
tumeurs. Cette relation est expliquée en grande partie
par l’excès calorique, le surpoids ou l’obésité, qui apparaîtront
comme des facteurs de risque majeurs pour certains cancers.
Certains de ces cancers sont assez rares et moins
bien étudiés, d’autres plus fréquents : le cancer du côlon
et les cancers hormono-dépendants de l’homme (prostate)
et de la femme (sein, endomètre, ovaire) sont le plus
souvent associés à un type d’obésité bien caractérisé,
l’obésité abdominale/viscérale, mesurée par le rapport
hanches-taille ou le tour de taille.
Cancers de l’oesophage, du pancréas,
des voies biliaires, du rein et de la thyroïde
Pour ces cancers, les résultats sont limités, mais suggèrent
l’obésité, mesurée par l’index de masse corporelle, comme
facteur de risque probable pour les cancers du rein et de
l’oesophage, et l’apport calorique excessif, notamment de
lipides, comme facteur de risque possible pour les cancers
de la thyroïde, du pancréas et des voies biliaires. Il est difficile
pour ceux-ci de proposer un mécanisme ou une explication
physio-pathologique, sauf dans le cas du cancer de
l’oesophage où il est admis que l’obésité entraîne un reflux
gastrique qui augmente le risque de cancer (dans ce cas, cet
effet est à rapprocher d’un effet sur l’initiation du cancer).

Cancer colo-rectal
Quatrième cause de cancer dans le monde, il est dans son
ensemble un peu plus fréquent chez l’homme que chez la
femme, mais la localisation au niveau du côlon droit est plus
fréquente chez la femme, que chez l’homme et apparaît différente
en terme de facteurs de risque ; le cancer du côlon
gauche étant plus clairement associé à l’apport alimentaire.
On a noté une certaine divergence dans les résultats sur la
relation entre obésité et cancer du côlon, mais les études
récentes sont plutôt en faveur d’un lien entre surpoids/obésité
et cancer du côlon, permettant de qualifier ce risque de
possible ou probable. L’apport calorique a aussi été incriminé,
mais ce qui paraît le plus important, c’est la rupture de
l’équilibre énergétique, donc l’insuffisance de dépense
énergétique par rapport à la consommation calorique, d’où
l’importance de l’activité physique dans la prévention.

Cancers hormono-dépendants
Le cancer du sein est la première cause de mortalité chez la
femme avant 65 ans. Si la mortalité a fortement régressé,
l’incidence est stagnante ou en légère augmentation
dans les pays occidentaux, mais augmente plus sérieusement
dans les pays émergeants et au Japon, qui voient
leur alimentation et mode de vie s’occidentaliser. Les facteurs
de risque les mieux décrits sont ceux liés à l’imprégnation
oestrogénique (âge aux premières règles, à la
première grossesse et à la ménopause, nombre d’enfants)
; il en va de même pour le cancer de l’endomètre, lui
aussi plus fréquent dans les pays développés.
On note une légère augmentation de l’incidence des cancers
de l’ovaire dans les pays occidentaux, sans que l’on
puisse suggérer un facteur environnemental particulier.
L’incidence du cancer de la prostate est en augmentation,
en partie à cause de sa plus facile et précoce détection,
elle est la plus élevée dans les pays occidentaux, elle
l’est particulièrement pour les Africains-Américains, alors
qu’elle est faible chez les Africains, ce qui suggère bien
l’importance d’un facteur environnemental.
Mécanismes associant obésité
et facteurs de croissance des cancers
Dans les cancers pour lesquels l’obésité viscérale est un
facteur de risque (cancer colo-rectal, du sein, de l’endomètre,
de la prostate), le syndrome d’insulino-résistance
apparaît comme le mécanisme privilégié, entrant dans le
cadre de la promotion des cancers. L’obésité abdominale
ou viscérale (ou encore androïde ou en pomme) est un des
éléments du syndrome d’insulino-résistance, qui se caractérise
par ailleurs par une hyperinsulinémie, une insulinorésistance,
une altération des paramètres lipidiques et des
hormones stéroïdiennes avec une augmentation de la testostérone
et, dans une moindre mesure, des oestrogènes,
une diminution de la sex hormone binding globuline (SHBG) qui
entraîne une augmentation de l’activité des hormones
sexuelles et une altération de la régulation de l’IGF-I, avec
notamment diminution de sa protéine liante (IGFBP-3)
résultant en une augmentation des taux d’IGF-I.
On pense actuellement que ces taux élevés d’IGF1 résument
le rôle du syndrome d’insulino-résistance dans la
promotion des cancers et que l’effet de l’altération des
hormones stéroïdiennes dans le syndrome d’insulino-résistance
passe par la stimulation de l’IGF-I. IGF-I est un puissant
mitogène, également capable de bloquer l’apoptose.
La réalité de ce syndrome comme facteur de risque a été
attestée par la mise en évidence d’une association entre
risque de cancers et taux circulants d’IGF-I, spécifiquement
pour le cancer du côlon, du sein et de la prostate. Il
est aussi suspecté dans le cancer de l’endomètre.
Cependant, toute réserve du tissu adipeux (abdominale
ou non) peut être le lieu de synthèse endogène des
oestrogènes, grâce à la présence d’aromatase, les oestro-
gènes étant facteurs de croissance pour les cancers du
sein et de l’endomètre.

Aliments et facteurs de croissance
Aliments qui favorisent le développement de l’obésité,
la synthèse et la circulation d’IGF-I et d’oestrogènes
Un apport protéique trop important, notamment dans
l’enfance et l’adolescence, induit une augmentation de la
synthèse d’hormone de croissance (GH) qui, à son tour,
stimule la synthèse hépatique d’IGF-1. De la même
façon, l’apport exogène de GH induira des taux élevés
de IGF-1 dans la circulation.
Un apport élevé de lipides et glucides est à considérer en
relation avec la constitution de l’obésité, puisque l’on a
montré que l’excès calorique était directement lié au
taux d’IGF-1 d’une part, et que d’autre part l’obésité
favorisait la synthèse endogène d’oestrogènes.
Les lipides sont les nutriments les plus riches en calories
par unité de poids et, de ce fait, sont majoritairement
impliqués dans le développement de l’obésité par les
nutritionnistes, bien que leur rôle soit contesté par certains
épidémiologistes. Ils sont aussi les derniers macronutriments
à être oxydés lors de la dépense énergétique
et auront ainsi tendance à s’accumuler. On a ainsi évoqué
le risque de certains cancers, côlon notamment, associé
à la consommation des viandes riches en graisses saturées
(par substitution, remplacer la consommation de
viande par celle de poisson pourrait réduire ce risque).
Bien que les glucides et les réserves en glycogène représentent
la première ligne d’oxydation lors de dépenses
énergétiques, en présence d’un déséquilibre énergétique
lié à un excès d’apport, une lipogenèse s’installera
avec risque de surpoids ou d’obésité. L’index glycémique
des aliments peut être un indicateur précieux de leur
capacité à générer l’obésité.
Bien qu’il ne soit pas considéré comme un aliment,
l’alcool est un facteur lié à l’alimentation dont nous avons
parlé comme cancérigène, impliqué dans l’initiation du
processus cancéreux. Même si l’effet de l’ingestion
d’alcool sur le taux d’IGF-1 semble dépendre du niveau
d’alcoolisation, l’alcool doit être considéré dans le cadre
de la promotion, par son apport calorique d’une part (la
consommation d’alcool est associée à la constitution
d’une obésité abdominale), mais aussi parce que sa
consommation est un facteur de risque pour le cancer du
sein que l’on a expliqué par la présence augmentée du
taux d’oestrogènes chez les femmes consommant même
des quantités modérées d’alcool. On a montré qu’une
consommation élevée de folates (présents dans de nombreux
fruits et légumes, mais aussi dans certains produits
animaux comme le foie) interférait avec le risque de cancer
du sein associé à la consommation d’alcool.

Aliments qui réduisent le risque
de développement de l’obésité et la synthèse
et la circulation d’IGF-I et d’oestrogènes

Plusieurs rapports montrent que la consommation d’une
grande variété de légumes et de fibres sont négativement
corrélés à la masse graisseuse, que les fibres
s’opposent également au développement du syndrome
d’insulino-résistance, donc à la constitution d’obésité.
Ceci peut expliquer l’effet protecteur qualifié de possible
des fibres alimentaires dans les cancers du sein et du côlon.
Mais les fibres pourraient avoir un autre effet sur le développement
du cancer du sein. On a montré que lesfemmes végétariennes excrétaient dans les selles plus
d’oestrogènes que les femmes omnivores, leur flore
colique en effet comporte des bactéries dépourvues de
β-glycuronidase, et les oestrogènes qui sont excrétés
sous forme glycuro-conjuguée par les voies biliaires dans
le côlon seront éliminés. Au contraire, la flore colique des
femmes omnivores contient des bactéries capables de
déconjuguer les oestrogènes qui rejoignent ainsi la circulation
sanguine avant d’être éliminés dans les urines.
Les céréales complètes et les légumineuses, outre leur
richesse en fibres, vont apporter des phyto-oestrogènes.
Ces micro-constituants (isoflavones et lignanes) présents
respectivement dans le soja et les légumineuses, pour les
premiers, et dans les graines de lin et de sésame, ainsi
que dans les légumes et fruits riches en caroténoïdes et
dans les crucifères, pour les seconds. Or, les femmes asiatiques,
qui ont un apport élevé d’isoflavones, présentent
un taux d’incidence de cancer du sein plus faible que celui
des femmes occidentales, et certaines études suggèrent
qu’une forte consommation de soja et de produits dérivés
diminue le risque de cancer du sein. Les phyto-oestrogènes
seraient capables de se comporter comme des
modulateurs sélectifs des récepteurs à oestrogènes, donc
de bloquer l’effet agoniste des oestrogènes sur les cellules
mammaires transformées. Cependant, les phyto-oestrogènes
possèdent d’autres propriétés, comparables à
celles des autres composés phénoliques qui peuvent
expliquer un éventuel effet anti-cancérigène.

POINTS ESSENTIELS A RETENIR

1. La relation alimentation-cancer est une relation
complexe, d’une part, parce que le cancer est une
maladie multifactorielle qui se déroule en plusieurs
étapes, d’autre part, parce que l’alimentation est un
phénomène complexe mettant en jeu des facteurs de
comportement et de culture, et aussi parce que l’aliment
lui-même est constitué de très nombreux microconstituants,
chacun pouvant avoir un rôle à jouer, isolément
ou en synergie. D’où la difficulté à obtenir des
résultats facilement interprétables.

2. On peut cependant dire que les fruits et légumes
protègent de façon convaincante contre les cancers
des voies aéro-digestives supérieures et de l’estomac.
On peut également dire, pour le cancer du poumon,
qu’ils interfèrent avec le tabac pour diminuer en partie
le très fort risque attaché au tabagisme. Les anti-oxydants
des fruits et légumes expliqueraient en grande
partie leur action, associés à d’autres micro-constituants,
tels les composés phénoliques et les folates.

3. Les légumes (plus que les fruits, car ici ce sont surtout
les fibres qui expliqueraient le mécanisme)
auraient aussi un rôle dans les cancers qui sont associés
à l’obésité en diminuant l’apport énergétique de
l’alimentation. Ainsi, un régime riche en légumes sera
généralement moins riche en lipides ou en calories
“vides” : céréales raffinées pratiquement dépourvues
de fibres et autres micro-constituants, où ne reste que
l’amidon. En effet, ces autres micro-constituants,
fibres, vitamines et phyto-oestrogènes ont chacun des
potentialités anti-carcinogéniques.

4. Enfin, même si les modifications de risque des cancers
liés à l’alimentation sont relativement faibles,
étant donné que tout un chacun s’alimente, une prévention
des cancers basée sur l’alimentation reste un
objectif extrêmement important.
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