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| | ALIMENTATION & CANCER - POUR APPROFONDIR | |
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Admin Admin
Nombre de messages : 212 Age : 52 Date d'inscription : 08/05/2007
| Sujet: ALIMENTATION & CANCER - POUR APPROFONDIR Dim 13 Mai - 15:14 | |
| Histoire naturelle du cancer L’initiation de la cancérogenèse correspond à une mutation d’un gène cellulaire induite par un carcinogène environnemental responsable d’une agression de type physique comme les radiations ionisantes, de type chimique, comme le tabac, ou d’origine endogène comme le stress oxydatif, lié à une inflammation chronique (cas de l’amiante). Il est fréquent que le carcinogène chimique soit un procarcinogène et nécessite l’activation des enzymes de phase I (cytochromes) pour devenir un carcinogène à part entière. Ainsi muté, l’ADN peut sortir du processus cancérigène grâce aux enzymes de réparation de l’ADN, aux défenses antioxydantes, quand le stress oxydatif est impliqué, aux enzymes de phase II (glutathion transférases) capables de détoxifier les carcinogènes. Ces enzymes sont caractérisées par un polymorphisme génétique qui entraîne des différences de susceptibilité aux facteurs environnementaux, de telle sorte que les sujets présentant un allèle mutant entraînant une hyperactivité enzymatique des cytochromes, ou au contraire une délétion au niveau de enzymes de phase II, seront plus susceptibles aux facteurs environnementaux, et notamment aux risques mutagènes apportés par l’alimentation comme la production d’amines hétérocycliques à partir des protéines de la viande longuement chauffées à haute température ou la présence d’une contamination par un xénobiotique (DDT, PCBs). Certains micro-constituants des fruits et légumes (composés phénoliques, isothiocyanates, glucosinolates) interfèrent avec ces activités modifiant l’effet de la susceptibilité génétique et du facteur environnemental cancérigène. L’étape de promotion comporte la mise en place de la signalisation cellulaire pour la synthèse des facteurs de croissance (le rôle d’espèces actives d’oxygène dans cette fonction suggère ici aussi un rôle pour le stress oxydatif), l’utilisation d’hormones se comportant comme des facteurs de croissance au travers de récepteurs spécifiques. Un événement génétique (perte des gènes répresseurs, par exemple) ou épigénétique (hypo ou hypermethylation de l’ADN) sera nécessaire pour que cette prolifération, qui peut être contenue (tumeur bénigne, dysplasie), devienne incontrôlée et passe au stade de néoplasie. Au stade de néoplasie, la croissance tumorale peut être négativement régulée par certains acides gras (acide α-linolénique notamment, 18:3 n-3), qui entraîne la mort cellulaire, très probablement par apoptose. On rapproche de cette observation le potentiel effet protecteur du poisson gras (bleu) qui serait dû à la proportion d’acides gras fortement poly-insaturés de la série n-3 contenue dans leur chair. Mais de fortes doses d’antioxydants vont s’opposer à cette mort programmée de cellules comportant des aberrations génétiques. On sait en effet que l’action du produit du gène bcl-2 qui inhibe l’apoptose peut être obtenue par l’utilisation d’antioxydants. Lors de la progression tumorale vers les métastases, on trouvera encore l’effet de l’alimentation sur la synthèse des facteurs de croissance, mais aussi des effets particuliers, telle, par exemple, la protection par composés phénoliques contre l’angiogénèse. | |
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Nombre de messages : 212 Age : 52 Date d'inscription : 08/05/2007
| Sujet: Re: ALIMENTATION & CANCER - POUR APPROFONDIR Dim 13 Mai - 15:16 | |
| Effet des antioxydants On a rapproché très tôt l’effet protecteur des fruits et légumes de celui des antioxydants, caroténoïdes, vitamine C, vitamine E. Ceci est probablement vrai, notamment pour les cancers des voies aéro-digestives supérieures, du poumon et de l’estomac. Il est intéressant de noter que la tomate, qui contient un grand nombre d’antioxydants (vitamines C et E, caroténoïdes, acides phénoliques) plus des folates dont on connaît l’interaction avec le risque cancérigène de l’alcool, a été trouvée régulièrement protectrice dans ces cancers liés au tabac (stress oxydatif) et à l’alcool. Par contre, elle ne semble pas avoir d’effet sur les autres cancers, alors que d’autres légumes, telles les carottes, qui contiennent des lignanes (phyto-oestrogènes), ont été montrées protectrices vis-à-vis du cancer du sein dans plusieurs études. Le rôle de la vitamine C paraît probable dans la protection contre le cancer de l’estomac. Le rôle de la vitamine E est moins clairement démontré, il y aurait peut-être une protection contre le cancer de la prostate. Le cas du β-carotène paraît plus complexe. On a régulièrement montré en effet que les personnes consommant moins de β-carotène ou en ayant des taux faibles dans le plasma présentaient un risque élevé de développement du cancer du poumon. On en a déduit que le β-carotène était hautement protecteur vis-à-vis de ce cancer et on a mis en place trois études d’intervention utilisant des suppléments de β-carotène à forte dose (20 à 30 mg/jour). Dans deux études conduites, l’une en Finlande, l’autre aux USA, les sujets supplémentés ont présenté significativement plus de cancers que les sujets prenant le placebo, dans la troisième, le β-carotène n’a eu aucun effet. Comment expliquer ces résultats contradictoires entre l’épidémiologie et les études expérimentales humaines ? Tout d’abord conclure que parce que le β-carotène plasmatique est bas chez les sujets qui vont développer un cancer indique qu’il est protecteur est probablement une déduction hâtive, car le β-carotène peut être seulement un marqueur d’exposition au carcinogène environnemental, soit qu’il soit consommé lors de l’agression oxydative, soit qu’il soit plus rapidement métabolisé en vitamine A. En effet, certains de ces carcinogènes chimiques activent les cytochromes entrant dans la synthèse de vitamine A à partir des caroténoïdes pro-vitamine A. Le β-carotène peut aussi simplement être le marqueur de la consommation de fruits et légumes contenant d’autres microconstituants qui sont, eux, les composés actifs et ne sont pas repérés, car ils ne sont pas répertoriés dans les tables de composition. Ces deux hypothèses peuvent expliquer l’absence d’effet, mais pas l’augmentation du risque. Pour cela, il faut invoquer l’histoire naturelle du cancer. En effet, dans l’étude finlandaise, les sujets recrutés étaient des gros fumeurs, dans l’étude américaine, soit des gros fumeurs, soit des sujets ayant été professionnellement exposés à l’amiante. Dans les deux cas, on peut penser que le processus de carcinogénèse était initié au niveau de certaines cellules bronchiques. Or, le mécanisme d’action des antioxydants suggère qu’ils jouent un rôle majeur au niveau de l’initiation. Donc, on peut penser que la “fenêtre” d’action du β-carotène était dépassée. Au contraire, au stade de promotion, et en présence du maintien des carcinogènes (les sujets ont continué à fumer) et à forte dose, il peut avoir un effet prooxydant, donc favorisant la synthèse des facteurs de croissance. Au stade de croissance tumorale, à forte dose, il pourrait favoriser cette croissance en la protégeant d’une régulation éventuelle apoptotique, comme cela a été montré pour la vitamine E. Le fait que l’on ne retrouve pas cet effet aggravant dans la troisième étude, qui ne comportait que 10 % de fumeurs parmi les participants, souligne bien l’importance de cet effet “fenêtre” dans la relation alimentation/cancer. | |
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Nombre de messages : 212 Age : 52 Date d'inscription : 08/05/2007
| Sujet: Re: ALIMENTATION & CANCER - POUR APPROFONDIR Dim 13 Mai - 15:16 | |
| Synthèse et régulation de l’IGF-1 Le syndrome d’insulino-résistance s’accompagne d’une augmentation du taux de l’IGF-1 qui résulte d’une augmentation de la synthèse, mais aussi d’une altération de la régulation avec notamment diminution de sa protéine liante (IGFBP-3) résultant en une augmentation des taux d’IGF-I. Dans le syndrome d’insulino-résistance, les effets de l’IGF-1 sont renforcés par les taux élevés d’insuline qui présente une certaine affinité pour le récepteur de l’IGF-I. Par ailleurs, l’IGFBP-3 serait un médiateur de l’effet suppresseur de la p53, donc sa diminution dans ce syndrome favoriserait aussi la prolifération tumorale. Il faut revenir sur le cancer du sein, car la relation à l’obésité abdominale concerne essentiellement le cancer en post-ménopause. En effet, l’obésité (plutôt du type gynoïde, en poire) diminue le risque de cancer du sein chez la femme jeune, par un mécanisme lié à l’altération du métabolisme hormonal, mais une grande taille augmente le risque. On peut retrouver là une possible association avec l’IGF-I au travers de sa relation à l’hormone de croissance (GH). On sait que l’apport protéique et calorique stimule la GH endogène, qui à son tour induira une augmentation de synthèse de l’IGF-1. Mais de la même façon, l’apport exogène de GH induira des taux élevés de IGF-1 dans la circulation. Cet apport exogène peut être d’origine thérapeutique ou, comme le suggèrent des auteurs américains pour leur pays, de la contamination du lait de vache par de la GH bovine recombinante qui est injectée aux vaches pour augmenter la production de lait. | |
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